Les usines Patay fabriquaient des moteurs industriels jusqu’en 2011, rue Audibert Lavirotte à Lyon 8ème. Une entreprise familiale transmise de père en fils sur trois générations…
Des entreprises de renom ont marqué l’histoire d’un quartier. Mais souvent ces usines ont déménagé et peu de traces subsistent de ce patrimoine industriel. Qui se souvient de la fabrication des bateaux-mouches dans le quartier la Vitriolerie, des usines de tulle et de dentelle au Tonkin ou de l’assemblage des machines à laver à Gerland. Ou encore de la fabrication de démarreurs chez Paris Rhône dans le 8ème… Les usines Patay ont ainsi fait vivre le quartier Grand Trou au XXe siècle.
C’est en 1917 que Marius Patay installe son usine dans le 8ème arrondissement, rue Audibert Lavirotte. Le site industriel fonctionnera jusqu’en 2011, soit quasiment un siècle d’activité…
L’usine se spécialise dans la production de moteurs électriques pour le secteur industriel.
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Patay emploie jusqu’à 400 personnes. A une époque où un ouvrier pouvait faire toute sa carrière au coeur d’une même boite… Retour sur cette histoire industrielle avec André Marcon, ancien salarié.
Un esprit de famille
« J’ai travaillé à l’usinage avant de devenir contremaitre. Au bout de 38 ans d’entreprise, j’ai remplacé un collègue sur le départ, au bureau d’études. Je connais encore beaucoup d’anciens collègues qui ont travaillé pour Patay et qui habitent encore à Moulin à Vent. Patay était réputé pour la qualité de ses produits. Tous les ans, il y avait la remise des médailles. Il y avait les récipiendaires mais aussi les familles. L’entreprise avait même une équipe de basket et une équipe de foot. L’ambiance était familiale » se souvient André.
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Les usines Patay fabriquaient des moteurs pour l’industrie, pour équiper des grues de chantier, des téléskis, des centrales nucléaires et même le funiculaire de Saint-Just. Mais l’histoire industrielle de Patay débute avec la fabrication d’un tricycle quelque peu révolutionnaire.
Nous avons rencontré Michel Locatelli, passionné d’histoire industrielle et membre du conseil de quartier Grand Trou – Moulin à Vent – Petite Guille. « Avant de se lancer dans la fabrication de matériels électriques, Patay commence dans la mécanique. Il a conçu le Colibri : une petite locomotive à vapeur.
« La famille Patay était attentive aux salariés. Il y a eu des équipes sportives, une chorale… Ce qui n’empêchait pas les tensions. Les conflits sociaux étaient nombreux.. La CGT venait souvent tester les salariés de Patay pour savoir si un mouvement pouvait être lancé ailleurs ».
Peu de traces du patrimoine industriel Patay
De l’entreprise, il reste une impasse et une résidence universitaire. Et quelques éléments de décors s’inspirant de l’ancienne dans certains programmes immobiliers.
Le souvenir le plus palpable de cette histoire industrielle ? Le Colibri ! Un exemplaire de ce tricycle a été remis à la Fondation Berliet. Dont l’objet est la sauvegarde et la valorisation du patrimoine automobile et des véhicules industriels de la région…
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