Le jury a tranché. Après avoir écouté toutes les équipes candidates, la Ville de Lyon a choisi Yann Arthus-Bertrand pour l’exploitation du Chalet du Parc

C’est en avril dernier que Yann Arthus-Bertrand déboule à Lyon pour avoir été choisi comme le parrain de la première fête de l’eau. Le Festival « Entre Rhône et Saône » aura lieu début juillet.

A l’occasion de cette première visite à Lyon, « YAB » indique vouloir installer sa fondation GoodPlanet dans une ville de France. Lyon serait dans le viseur du photographe mondialement connu et, en particulier, le Chalet du Parc, laissé à l’abandon depuis 2015.

Créée en 2005, le siège de GoodPlanet a son adresse au Château de Longchamp, dans le Bois de Boulogne à Paris.

Un bail emphytéotique contre une rénovation financée par Yann Arthus-Bertrand et ses partenaires

La Ville de Lyon veut faire renaître cet endroit magique qu’est le Chalet du Parc, mais sans avoir à payer sa rénovation évaluée à 4,5 millions d’euros.

La solution : trouver un partenaire pour payer la note. En échange de quoi, ce partenaire aurait l’exploitation du site durant au moins 25 ans. La Ville de Lyon reste propriétaire du site, comme de l’ensemble du Parc de la Tête d’Or.

Le projet semble bien engagé mais, pour aboutir, doit se plier aux règles des marchés publics. En particulier : le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt.

Trois équipes seront candidates : Yann Arthus-Bertrand a été finalement choisi.

« Le choix du jury s’est porté sur le candidat qui a répondu au plus près du cahier des charges de l’appel à manifestation d’intérêt dont l’objectif premier était de placer la sensibilisation et la médiation autour de l’environnement au cœur du projet » explique la Ville de Lyon.

L’équipe lauréate est solide. Car elle s’appuie aussi sur un architecte de renom (Youse) et sur des partenaires financiers bien connus à Lyon (la Banque des Territoires et le Family-Office Evolem).

La restauration revient au Chalet du Parc

Le Chalet du Parc abritera, dès 2026, des ateliers, des expositions ou encore un restaurant anti-gaspi (Fabuleuse Cantine). Jusqu’à 200 personnes pourront être servies. Mais pas question de faire un restaurant élitiste comme l’était l’ancien Pavillon. Avec des tarifs adaptés à la situation sociale des gastronomes.

Car la Fondation GoodPlanet soutient des projets de terrain dans les domaines de l’alimentation, de l’agriculture, des forêts ou de l’énergie.

La Maison Gutenberg, « initiateur de projets artistiques engagés », trouvera sa place dans le projet.

Yann Arthus-Bertrand s’est fait connaitre mondialement grâce à son livre « La Terre Vue du Ciel ». Lequel donnera lieu à un documentaire, de nombreuses expositions et même un clip de Calogero (hommage à Antoine de Saint-Exupery).

Le permis de construire sera déposé en 2023, les travaux débuteront en 2024, pour une livraison fin 2025. Le bail emphytéotique sera, non pas de 25, mais de 50 ans.

Le bâtiment conservera son allure générale (et même son lustre si l’on en croit les projections des architectes). En revanche, il deviendra « à faible impact carbone ».

La Grainerie reste un projet d’actualité

Déception du côté des deux autres équipes candidates (Urban Project et La Grainerie), même si l’on s’accorde à dire que Yann Arthus-Bertrand était un candidat de taille XXL.

Du côté de La Grainerie, l’équipe, pilotée par l’architecte François Fontès et l’Architecte du Patrimoine, Cécile Rémond, affirme que le projet est toujours d’actualité, même s’il devra se trouver une autre adresse.

Ecoutez la réaction de Marc Campesi, le porte-parole de La Grainerie

« On a eu affaire à un candidat exceptionnel, médiatique, très bien entouré… Après la déception, on va se remobiliser avec un premier événement de la Grainerie hors-les-murs en 2023 ».

Pour Marc Campesi : « La Grainerie correspond à de vrais besoins et à des craintes des adultes et des enfants. On veut expérimenter de nouveaux modèles, de nouvelles solutions. Nous sommes des explorateurs. On veut expérimenter, en particulier, la transition alimentaire ».

« Il y a des lendemains heureux possibles » se rassure Marc Campesi en évoquant la planète et peut-être aussi le projet de La Grainerie. L’équipe est prête à discuter avec de nouveaux partenaires pour faire avancer un projet qui réunit plus de 50 entreprises, institutions et associations*.

* Lyon Demain Médias, qui édite Lyon Demain et Vélo Radio, fait partie des soutiens de La Grainerie.