Forum Réfugiés a accueilli ses partenaires lors de sa traditionnelle cérémonie de voeux, au Centre Culturel et de la Vie Associative, à Villeurbanne.
En 2024, 45 000 personnes vulnérables, des enfants, des femmes et des hommes, fuyant les guerres et les persécutions, ont été accueillies, accompagnées, hébergées, soignées et protégées dans les différents dispositifs de Forum réfugiés.
Après 15 années passées au Parlement européen, l’ancienne eurodéputée lyonnaise Sylvie Guillaume a pris l’été dernier la présidence de Forum Réfugiés.
L’association lyonnaise œuvre au niveau national pour l’accueil des réfugiés, la défense du droit d’asile et la protection internationale. En ce début d’année 2025, Forum Réfugiés doit faire face à un contexte international et national compliqué. Des conflits qui s’enlisent, un nouveau gouvernement en France qui veut resserrer la vis sur l’immigration. Et une diversité d’approches des pays européens sur la thématique du droit d’asile.
Des actions concrètes au plaidoyer…
Nous avons rencontré pour faire le point Sylvie Guillaume, la présidente de Forum Réfugiés. « Notre cœur de métier, c’est d’accueillir, d’héberger des demandeurs d’asile et des réfugiés. Donc leur permettre de se poser sur notre territoire. Et de construire leur démarche de demande d’asile auprès des autorités françaises. Nous avons un travail d’accompagnement, de premier accueil, d’hébergement de toutes ces personnes. Nous avons également des sujets auxquels nous attachons beaucoup d’importance, qui sont plus thématiques. La question de la santé mentale des personnes demandeuses d’asile et réfugiées, la question des femmes victimes de la traite des êtres humains. Nous avons un très gros travail de plaidoyer. Ajoutez à cela aussi la question des centres de rétention. Forum réfugiés est présent dans les centres de rétention et nous nous attachons à défendre l’accès au droit des personnes retenues. Donc, ça fait beaucoup de missions, mais ce sont des missions absolument passionnantes ».
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Une inquiétude sur l’universalité du droit d’asile
Reste que 2025 est une année qui s’annonce complexe. L’asile est un droit menacé aujourd’hui en France, et dans le monde. Sylvie Guillaume nous explique; « La manière dont on aborde le droit d’asile au plan européen est malheureusement extrêmement diversifiée. Et à cet échelon-là, oui, je crains que le droit d’asile soit inquiété : l’accès au territoire, la longueur des procédures, d’éventuels refoulements. Tout cela peut créer effectivement une inquiétude sur l’universalité de ce droit. »
« Qu’une association ait un agenda politique, veuille promouvoir une politique d’accueil massif de l’immigration, c’est son choix. Ce qui est choquant, c’est quand ces associations profitent des financements de l’Etat pour promouvoir d’autres politiques publiques que celles que l’Etat veut défendre » a lancé récemment le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Sylvie Guillaume réagit. « Alors déjà, je réagis à l’aspect propagande. Le terme complice a même été utilisé dans certaines bouches dans le gouvernement. Moi, je récuse totalement ces qualificatifs. à l’égard de notre association. Parce que nous avons des convictions, je crois les avoir exprimées. Nous avons des façons de faire, des pratiques, et donc nous ne faisons pas de propagande. Nous faisons en sorte que les personnes qui rejoignent notre territoire et qui s’inscrivent dans un parcours de demande d’asile ont accès à leurs droits. Point final. Donc c’est ça notre travail ».
« Si on nous demande de libérer des places, ces personnes vont se retrouver dans l’hébergement d’urgence »
« Sur l’aspect réduction des moyens, pour l’instant il y a une forme d’incertitude, puisque le budget n’existe pas. Donc il y a eu un certain nombre d’informations qui ont été délivrées. Par exemple sur le recul du nombre de places d’hébergement dans le dispositif national d’accueil. Si on nous demande de libérer des places, alors qu’il en faudrait déjà en plus pour accueillir les demandeurs d’asile et les réfugiés, c’est un peu contre-intuitif. Et deuxièmement, s’il y a des fermetures de places, malheureusement, on va retrouver ces demandes dans le droit commun. dans l’hébergement d’urgence ».
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