L’association décinoise P-WAC a créé un centre de soins pour primates, en République démocratique du Congo. Ce centre de préservation et de sauvegarde accueille des chimpanzés et autres petits singes victimes directes ou colatérales du braconnage. P-WAC s’est vue confier, cet été, un groupe de 38 primates saisis à l’aéroport de Kinshasa. Un doublement du nombre de pensionnaires accueillis, difficile à assumer… P-WAC a donc lancé un appel tous azimuts.
Direction la RDC, la République démocratique du Congo… pour ce Café Climat. Capitale : Kinshasa… Pays d’Afrique centrale… 4e pays le plus peuplé d’Afrique… C’est aussi le pays francophone le plus peuplé : 110 millions d’habitants, Kinshasa à elle seule pèse près de 18 millions d’habitants. Si on vous emmène en RDC, c’est pour vous parler d’une association lyonnaise implantée là-bas : P-WAC. Créée par la Lyonnaise Amandine Renaud, P-WAC a son siège à Décines. Mais cette structure a surtout une implantation en République Démocratique du Congo pour prendre en charge des petits singes issus du braconnage.
Déjà toute petite, Amadine Renaud se passionne pour la nature et le monde animal. Elle a 7 ans, elle voit le film « Gorilles dans la brume » sur la vie de Dian Fossey (célèbre primatologue américaine assassinée au Rwanda en 1985). Ce serait le déclic…
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Après des études dans la finance, au hasard d’un voyage en RDC, Amandine veut être primatologue. Pas de diplome en France… Elle va intégrer une prestigieuse université en Angleterre. Son diplome en poche, elle veut se rendre utile, avoir une action concrète. Ce qui la passionne c’est la protection des primates et de leur habitat (in situ). Et mener des actions concrètes de préservation et de sauvegarde des chimpanzés, avec l’implication des communautés locales. En RDC, Amandine est la seule étrangère à travailler dans P-WAC.
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Des singes récupérés par les autorités congolaises et confiés à P-WAC
P-WAC, c’est un centre de soins pour des singes issus du braconnage. L’association travaille en lien étroit avec le ministère de l’Environnement de la République Démocratique du Congo. Le ministère procède à des confiscations chez des particuliers ou dans la rue lorsque des singes sont détenus ou vendus illégalement. Ces singes récupérés sont remis à P-WAC, ils sont soignés puis réintroduits dans le milieu naturel. Cette réintroduction est très longue.
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« Quand ils arrivent, ils ont trois mois de quarantaine. Ils sont soignés. Puis une phase de réhabilitation… Ils sont introduits dans des groupes déjà existants pour réapprendrec la vie sauvage. Les plus jeunes ont un cycle de développement proche des humains. Cela peut prendre 10 ans » explique Amandine Renaud, fondatrice de P-WAC.
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38 nouveaux pensionnaires récupérés d’un coup
En temps normal, une trentaine…voire 40 petits singes ou chimpanzés sont chez P-WAC. Mais voilà… l’effectif a doublé cet été.
P-WAC devait récupérer un chimpanzé à l’aéroport de Kinshasa. Opération assez banale mais qui allait tourner au cauchemar… Car au même moment, 38 autres singes issus du braconnage sont découverts à l’aéroport, entassés dans des cages beaucoup trop petites. D’où proviennent ces animaux ? A qui étaient-ils destinés ? On l’ignore…
Mais du coup, ces 35 petits singes et 3 bébés chimpanzés ont été remis à P-WAC. « On les a récupéré dans un état vraiment catastrophique. Des fractures ouvertes, des maladies, et une détresse psychologique énorme. On va les remettre sur pied petit à petit. Pluis leur réapprendre la vie sauvage, accompagnés de parents humains de substitution«
La particularité de P-WAC, c’est de créer de l’emploi dans la population. Chez P-WAC, pas de bénévoles, des hommes et surtout des femmes qui font office de mères d’adoption pour les petits primates. Et pas non plus de recettes touristiques; ce n’est pas un zoo, ni un parc d’attractions…Car l’objectif final est toujours de réintroduire les blessés ou les orphelins dans leur milieu naturel. Donc pas trop de contact avec les humains. Mais tout cela a un coût… Amandine nous explique.
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10 000 euros par mois pour sauver les pensionnaires
« Avant ce sauvetage, on était à 3 tonnes de fruits par mois. Soit 3 à 4 000. On vient de doubler le nombre d’orphelins. Il faut rajouter aussi le salaire des soigneurs embauchés. Les médicaments…On arrive à 10 000 euros par mois«
Pour aider P-WAC à faire face à cette situation exceptionnelle, on peut effectuer un don (défiscalisable) en allant ici. Une collecte que vous retrouverez aussi facilement sur Helloasso.
Mais on peut aussi devenir parrain ou marraine d’un petit singe (avoir des nouvelles, recevoir des photos….). On peut aussi s’investir à Lyon en tant que bénévoles. Car l’association a de nombreuses actions de sensibilisation en France et dans la région. Des ateliers pédagogiques destinés aux enfants afin de transmettre aux générations futures les clés pour mieux préserver notre planète. Mais aussi des conférences proposées aux universités et entreprises…
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