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« Pâques ce jardin de l’âme » Bernard Devert

Publié le 3 avril 2023 00:44

Par Gérald Bouchon

Chaque mois, retrouvez sur Lyon Demain, l’édito de Bernard Devert.

Chaque mois, Bernard Devert, président-fondateur d’Habitat et Humanisme, nous fait part de sa réflexion sur la société qui nous entoure avec son lot d’espoir et d’inquiétude… Son édito s’intitule aujourd’hui « Pâques, ce jardin de l’âme ».

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La solidarité se cultive ; elle relève d’une semence. Lorsque nous la partageons, les cœurs s’ouvrent et s’émerveillent du rayonnement qui naissent de ces jardins où des femmes et des hommes ont pris le temps de s’inviter pour participer à ce qui fait fleurir la vie.

Ce qui embellit le désert, dit le Petit Prince, c’est qu’il cache un puits quelque part. Cette référence à l’eau, sans laquelle il n’y aurait pas de jardin, exprime notre soif de la beauté. Et de cette fleur unique que, seul, le cœur parvient à découvrir.

L’humanisme est une pressante mission à veiller à ce que le monde soit un jardin, habitable pour tous.

Il nous souvient dans le livre la Cité de la Joie, de cette fleur unique. Dans ce lieu d’extrême pauvreté, quasiment de chaos, elle se révèle le signe d’une désarmante espérance. Les cœurs authentiquement ouverts ne sont-ils pas toujours des jardins intérieurs.

Les fruits de la terre doivent être recueillis comme signe d’un partage entre tous que François Cheng exprime dans son poème Le Jardin :

« Que chaque fleur porte visage et nom. Chaque fruit préserve faim et soif. Que vent et pluie, soir et aube renouvellent leurs offrandes sur l’herbe. Que l’infini, lui, face halte sur la cime des pins. Oui, nécessaire clôture pour que le lieu devienne lien et le temps, attente »

Quelle attente, celle d’une promesse qui nous met en chemin vers ces jardins où le Ressuscité lui-même est reconnu comme le jardinier. Comment s’en étonner ? Là où la vie jaillit dans un inattendu, toujours, un nouvel Eden surgit.

La Résurrection est celle des cœurs. Nous pouvons l’appréhender et même l’apprivoiser dans cet infini que François Cheng nomme l’éternité-instant.

Qui n’a pas connu ces moments mémoriels à partir de situations très concrètes, source d’une mémoire d’avenir où les finitudes faites de ces inessentiels perdent enfin de leur importance jusqu’à laisser place à une lumière diaphane.

Dans cette perspective, la résurrection plus prégnante que nous l’imaginons, introduit dans nos vies la vision de ce qui nous élève pour refuser que l’autre ne tombe. J’ai le sentiment ici d’être frère de ces chercheurs de sens qui habitent ce mot de Teilhard de Chardin : « tout ce qui monte converge ».

Alors, j’ose vous dire, belle fête de Pâques pour être celle d’une vie qui se risque à l’infini.

Ecoutez aussi : « Une des crises de la société ? Le manque d’équité »

Pâques ce jardin de l'âme
Bernard Devert
Gérald Bouchon

Gérald Bouchon

Pionnier des radios libres, passionné de radio, journaliste et dirigeant de médias éco-responsables..

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