C’est un événement inédit qui célèbre la rencontre entre artistes et industriels. Deux mondes qui, à priori, ne sont pas faits pour se rencontrer. L’alchimie est pourtant réussie dans le prestigieux Hôtel-Dieu.
L’Industrie Magnifique est née en Alsace en 2016. Et le concept s’est exporté depuis, dans plusieurs villes de France. Sur le bassin Lyon Saint-Etienne, c’est l’association Studio Ganek qui a su créer des liens entre artistes et mécènes.
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Carolin Sackmann est la directrice générale de l’Industrie Magnifique Lyon Saint-Etienne. Avec Magalie Meunier, elles ont réussi à former 7 couples artistes – entrepreneur.e.s pour autant de créations artistiques.
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L’Industrie Magnifique : des binomes artistes – industriels
« L’Industrie Magnifique, ce sont des binômes artistes et industriels qui créent ensemble des œuvres d’art originales. Directement inspirées par les savoir-faire, les matériaux et les compétences de l’industriel. C’est montrer toute la richesse et le savoir-faire de l’industrie à travers le prisme de l’art. C’est aussi faire entrer des artistes sur des sites industriels. Trouver aussi de nouvelles inspirations pour les artistes et montrer tout ça, dans un lieu public à Lyon. Pour justement dévoiler un peu le dessous des cartes. Ce qui se passe entre les murs de ces industriels qui sont assez méconnus » explique Carolin Sackmann..
Prévue au départ à travers la ville, l’Industrie Magnifique a finalement fait de l’Hôtel-Dieu son écrin. Ce qui rendait l’opération plus simple en terme de sécurité, notamment.
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L’art au service de la matière… ou l’inverse ?
Parmi les œuvres exposées, il en est une au moins qui ne passera pas inaperçue : Colorama. Un panorama de couleurs… Une installation lumineuse réalisée avec les matériaux de la start-up Gorilla. Née de la rencontre entre Guillaume Pain, dirigeant de l’entreprise Le Joint Technique et l’artiste Jacques Rival, bien connu à Lyon pour ses participations à la Fête des Lumières.
« Le Joint Technique est une entreprise familiale créée par mon père. Cette exposition était un bon moyen de lancer les 50 ans de l’entreprise. Et de parler de la résilience de nos matériaux… Allier art et industrie, parce que finalement l’industrie innove tous les jours. Et je trouve que ça va bien avec ce concept de relier un artiste avec un industriel. Nous on parle d’innovation. Les artistes appellent ça… la création » s’enthousiasme Guillaume Pain.
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Art et industrie : création ou innovation
Et Jacques Rival complète : « L’idée c’était vraiment de créer un paysage graphique, coloré, joyeux, dans lequel on pouvait découvrir une multitude d’œuvres, même infinies. Des oeuvres un eu abstraites avec des lignes qui passent dans le paysage du Cloître. On a travaillé avec la matière brute de Guillaume, c’est-à-dire le silicone. On obtient des tubes résistants. Le principe c’est d’utiliser l’élastique comme des lignes très tendues dans l’espace. Pour créer des espèces de paysages assez particuliers en fonction de l’œil, du regard, de la lumière. de l’heure dans la journée. Une œuvre qui va vivre aussi la nuit avec certains éclairages très légers… » fait remarquer l’artiste qui a émerveillé les Lyonnais en décembre dernier avec « I love Lyon« , en recréant la Boule à Neige autour du cheval de la place Bellecour..
Moins imposante par la taille, mais tout aussi originale par son concept, H2O. Met’epur (Véolia), représentée par Sandrine Castano et l’artiste, Amélie Lengrand ont imaginé une installation mêlant verre et métal pour évoquer la transformation et la revalorisation des déchets. L’artiste s’est inspirée de ce qui se passe à la station d’épuration de Saint-Fons.
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L’art épuré…
« Cette oeuvre est composée de disques en verre et de tiges en acier qui viennent supporter ces disques. Le défi dans ce projet, c’était d’essayer de recycler les résidus du processus d’épuration de l’eau, en verre. J’ai travaillé avec une géoverrière qui s’appelle Lucille Viaud pour tenter de transformer cette matière en verre. Ce qu’on a donc réussi à faire sur le disque qui culmine la sculpture et qui illustre la purification de cette eau. Donc il y a une gradation de couleurs des disques en verre du bas vers le haut qui illustre cette purification » explique Amélie Lengrand.
Ecoutez l’interview d’Amélie Lengrand dans le podast CulturesLives
Une belle opportunité aussi pour Veolia et sa filiale, au moment de démarrer le marché de la station d’épuration de Saint-Fons.
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Faire entrer un peu de poésie dans l’industrie
« Comme j’arrivais aussi à la la station je me suis dit que c’était un bon moyen de fédérer tous mes collaborateurs. On a organisé des ateliers. Moi, j’ai demandé des participants dans les différents services. Mes collaborateurs ont joué le jeu. Et ça, ça a été super pour fédérer au démarrage d’un contrat où tous les gens ne se connaissent pas. Au moins, on les met à travailler ensemble sur quelque chose qui est un petit peu différent, de ce qu’ils font au quotidien. Et justement, amener un petit peu de poésie dans leur métier, c’est audacieux » explique Sandrine Castano, la directrice de la station d’épuration..
L’Industrie Magnifique est à découvrir jusqu’au 26 octobre, en déambulant au cœur de l’Hôtel Dieu. Quant aux oeuvres, elles reviendront logiquement au coeur des industries qui les ont vu naître, à l’issue de l’exposition.
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