Le Pôle Funéraire de Lyon devient « le Service Funéraire ». Un nouveau nom qui s’accompagne de la baseline « La dignité pour tous ». Pour souligner l’importance d’un acteur public dans le secteur très concurrentiel des Pompes funèbres…
73% des Françaises et des Français se déclarent intéressés par des obsèques plus écologiques, selon un sondage OpinionWay. Mais cet intérêt trouve ses limites avec un taux de transformation très bas. Le Service Funéraire de Lyon met tout en oeuvre pour inciter les familles à franchir le pas…
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La Métropole de Lyon avait déjà mis en place une offre répondant aux doux nom de Naturalis. Mais la formule n’a pas vraiment rencontré de succès.
Le bilan carbone est pourtant sans aucune mesure : 145 kgCO2 par « funéraille écolo » contre 443 kgCO2 pour une crémation classique et 818 kgCO2 pour une inhumation en pleine terre avec monument.

Il est vrai que le bilan carbone n’est pas forcément la première préoccupation des familles dans le deuil. Le Pôle Funéraire de Lyon a donc décidé de proposer une formule simplifiée…
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Une offre simplifiée pour des funérailles écologiques
Sylvie Tomic, vice-présidente du Pôle Funéraire Public et adjointe au maire de Lyon, nous rappelle ce que sont des funérailles écologiques. « Notre offre écologique comprend un cercueil en bois brut non vernis. Le défunt doit être vêtu de vêtements biodégradables. L’objectif est d’éviter la contamination, la pollution des sols, limiter l’empreinte carbone. Par exemple, le cercueil qu’on utilise, est fabriqué en France. Donc évidemment on est sur des circuits courts. On est aussi sur l’idée de ne pas construire de monuments funéraires, dans le cadre d’une offre écologique. Donc moins de ressources consommées, moins de déplacements, moins de transports de matériaux, etc… « .
« Les familles, dans un moment comme ça, sont dans un état de vulnérabilité. Avec des délais très courts où il faut vite prendre des décisions, organiser les choses. On n’a pas le temps non plus de cogiter trop longtemps. A moins qu’il y ait vraiment des consignes claires données par le défunt lors de son vivant sur des funérailles écologiquement responsables… Les familles se raccrochent à des choses très traditionnelles, et n’osent pas trop s’aventurer sur des terrains un petit peu différents. Donc effectivement, ça ne prend pas beaucoup. Au début, on proposait un pack intégral écologique sous plusieurs aspects. Et là, on a décidé de sortir le cercueil Naturalis du pack et de le proposer à la vente tout seul. Et là, par contre, ça a eu du succès » explique Sylvie Tomic.
Le Pôle Funéraire Public de la Métropole de Lyon est disponible dans 15 communes. Un service public, désormais nommé « Le Service Funéraire ». Il représente 12% à 14% du marché dans l’agglomération lyonnaise. Ce changement de dénomination s’accompagne d’un gel des tarifs pour 2025.
Le Service Funéraire prône « le juste prix pour le juste besoin »
Laurent Bosetti est le président de la Société Publique Locale « Le Service Funéraire« . « On est sur un marché extrêmement concurrentiel avec deux grands groupes internationaux qui ont grignoté progressivement le marché français. Du coup, les collectivités essaient de tirer leur épingle du jeu pour réguler ce marché. Les prix ont tendance à s’envoler. L’idée, ce n’est pas d’avoir des funérailles au rabais, loin de là. Mais l’offre funéraire du côté du privé est adossée à des fonds de pension et à des obligations de dividendes à verser aux actionnaires. A des niveaux de rentabilité à deux chiffres qui nous donnent un marché qui n’est pas forcément très digne et très éthique comme on pourrait l’espérer en pareilles circonstances. L »acteur public n’a pas d’actionnaires privés à rémunérer. On va pratiquer le juste prix et surtout au juste besoin ».
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La Métropole de Lyon se dit ouverte aux expérimentations dans le domaine du funéraire. « La question de la terramation. ou humusation, le compostage des corps pour le dire un peu crûment, se pose actuellement dans les débats législatifs… L’idée est de proposer un nouveau rite funéraire, d’ailleurs légalisé dans certains pays, dans certains états américains, en Allemagne, donc c’est pas du tout farfelu. L’idée, c’est d’aller vers des rites funéraires plus sobres, plus naturels ».
Vers un 3ème cimetière plus anglo-saxon, plus naturel, plus paysager ?
En 2021, la Métropole avait mis au débat la question d’un troisième cimetière métropolitain. Mais le projet de Charly a été abandonné devant la levée de boucliers. « La question qu’on peut se poser, c’est est-ce qu’on ne devrait pas sortir du modèle du cimetière minéral, très franco-français, pour aller vers des modèles de cimetières plus anglo-saxons, plus naturels, plus paysagers. Qui sont très appréciés en général parce que ce sont des lieux de déambulation. Le troisième cimetière métropolitain gagnerait à explorer cette voie-là, pour être mieux accepté » fait remarquer Laurent Bosetti.
Le Service Funéraire emploie 70 personnes et compte huit agences. Un service public qui s’affiche au cinéma ou sur les panneaux publicitaires avec un ton un peu décalé. Et des slogans comme « Les osèques d’un être cher ne devrait pas couter si cher « , « Eternellement votre depuis 1906 » ou encore « Pour reposer en paix, reposez-vous sur nous »…
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