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Gerland au temps des bidonvilles

Publié le 26 avril 2023 03:47

Par Gérald Bouchon

Frédéric Blanc (anthropologue) et Olivier Chavanon (sociologue) ont produit le documentaire « Baraques, Village Nègre et Bidonvilles » à partir de témoignages. Un recueil d’images et d’interviews auprès de celles et ceux ayant vécu cette histoire ou leurs descendants.

Claude est un vrai Gerlandais…Il s’est inscrit sans hésiter pour participer à la conférence « Baraques, Village Nègre et Bidonvilles ».

« Baraques, Village Nègre et Bidonvilles »

C’est le Conseil de Quartier de Gerland qui est à l’origine de cette projection. L’EHPAD des Girondines, situé en plein cœur du secteur concerné, a accepté bien volontiers de servir de cadre à cet échange.

affiche projection EHPAD des Girondines

Nathalie Paris est vice-présidente du Foyer Résidence Rhodanien des Aveugles, en charge de la gestion de cet EHPAD. Elle nous rappelle le slogan choisi pour les Girondines lors de sa construction en 2016 : « Des lieux, des liens, des vies ».

Nathalie Paris

Si Gerland fait figure aujourd’hui de quartier en renouveau, entre le stade, le Biodistrict Santé et les nouveaux quartiers sortis de terre ces dernières années, il n’en a pas toujours été ainsi.

Gerland : les bidonvilles avant les beaux quartiers

Le Gerland du début du 20ème siècle était celui de derrière les voutes avec son lot de pauvreté.

Des industries viennent de s’installer et recrutent. Elles recourent à de la main d’oeuvre bon marché, arrivée tout droit d’Italie.

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L’offre de logement est insuffisante… Les travailleurs et leurs familles doivent s’installer dans des habitats de fortune. Les conditions étaient difficiles mais les descendants de ces familles l’affirment : le bonheur était quand même au rendez-vous.

Claude Thévenon explique : « La Saint-Roch, la fête traditionnelle italienne était un moment de bonheur. Déjà, quand j’avais 15 ans, on nous disait que ce lieu allait devenir un quartier chic ».

bidonvilles
Olivier Chavanon

Pendant 3 ans, Frédéric Blanc (anthropologue) et Olivier Chavanon (sociologue) ont mené une recherche à partir d’archives et de témoignages sur les lieux oubliés de l’immigration à Lyon et dans ses environs.

Des lieux appelés baraques, village nègre ou bidonvilles suivant les époques…

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Du 8ème arrondissement au quartier Felizat à Gerland, en passant par les Buers à Villeurbanne…. Olivier Chavanon, maitre de conférences en sociologie à l’université Savoie Mont-Blanc, a co-réalisé ce documentaire.

« Les gens qui ont habité ces lieux ou leurs descendants ont toujours une pointe de nostalgie quand ils parlent de cette époque. C’est la France des taudis. Les travailleurs n’ont d’autres choix que de construire leur habitation avec des planches, du papier goudronné pour le toit… Avec des difficultés pour accéder à l’eau »

Et Olivier Chavanon rappelle la volonté des habitants de ces bidonvilles à rester dignes : « Mais il y avait aussi dans ces bidonvilles des choses inattendues : des commerces, des lieux de culte, des marchands de charbon et même un dancing ».

Le documentaire « Baraques, Village Nègre et Bidonvilles » est à visionner dans sa version intégrale sur Youtube.

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Gérald Bouchon

Gérald Bouchon

Pionnier des radios libres, passionné de radio, journaliste et dirigeant de médias éco-responsables..

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2 Commentaires

  1. georges duriez

    J’ai écouté l’interview de Gerald Bouchon, à l’issue de la projection du documentaire et des échanges sur l’habitat de fortune, à Gerland au XXe siècle, réalisé le 22 avril : j’ai appris bien des choses, certaines qui sont inédites et qui méritent de figurer dans l’Histoire (humaine et immatérielle) de Gerland. Notamment le beau témoignage de M. Claude Thévenon, descendant d’une famille italienne. Et puis, à un plan du sens de la vie, ou vie en société, j’ai beaucoup été impressionné par la parole de Mme Nathalie Paris (si je ne me trompe) : reliant le documentaire de l’habitat de fortune et de ses habitants à notre société d’aujourd’hui, disait-elle, « on est actuellement plus souvent dans l’avoir que dans l’être pour être heureux. » Et j’en retiens ceci de ce dont elle a témoigné : « Le bonheur (à atteindre) , ce n’est pas par ce que l’on a, mais plutôt par ce que l’on est. Et surtout par ce que l’on est avec les autres. » Merci de cet interview. Georges Duriez, Gerlandais depuis 21 ans. Ces moments d’échanges et de diffusion de paroles de témoignages sont riches d’humanité.

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