Lors de la soirée du 8 décembre et alors que le confinement est toujours de rigueur, un feu d’artifice organisé à travers la ville a été diversement apprécié.
Si la plupart des Lyonnaises et des Lyonnais ont reconnu l’esthétique du spectacle pyrotechnique, la farce qui n’a duré qu’une trentaine de secondes n’a pas franchement été du goût des autorités préfectorales et de la mairie.
La soirée était très calme et depuis 19h, les lyonnaises et les lyonnais avaient illuminé leurs fenêtres. Certains avaient choisi de faire le tour de la ville pour apprécier la quiétude du moment, tranchant avec les soirées bondées de la Fête des Lumière d’avant le COVID.
La préfecture reconnait qu’un manque de festivités, après des mois de restrictions et de confinement, est un poids difficile à porter par chacun ».
« Pour autant, il est de notre responsabilité à tous de traverser cette période avec sérénité » ajoute le communiqué.
Car, à 21h, à la surprise générale, un gigantesque feu d’artifice a embrasé la presqu’île. Chaque feu pris indépendamment n’avait rien d’extraordinaire, mais la coordination de l’opération a permis l’effet Waouh.
Car il s’agissait bien d’une action coordonnée… plusieurs caméras ont d’ailleurs pu filmer l’intégralité du feu. Les images circulant comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux les heures suivantes.
Les feux d’artifices ont été déposés furtivement et tirés au cœur du centre-ville sans aucune demande préalable.
Aux Terreaux (voir photo), les artificiers sont 6, répartis sur la ligne des fontaines entre la Mairie et la Galerie des Terreaux. Accroupis devant leur boite d’explosifs posée au sol, ils attendent le top départ pour une coordination optimale avec les autres points de tirs.
Les systèmes sont mis à feu simultanément, le public est étonné mais de mouvement de panique et d’ailleurs, aucun blessé n’est à déplorer. des applaudissements se font entendre. trente secondes plus tard, il ne reste plus que les boites au sol. Des passants viennent découvrir les restes fumant encore au sol…
L’affaire aurait pu en rester là, mais les autorités ont décidé de réagir ce mercredi après ce feu d’artifice sauvage.
La réglementation relative à l’usage d’artifice est en effet très encadrée,
et impose à tout organisateur une déclaration en préfecture, un mois avant l’événement. Elle est également soumise à l’autorisation du maire.
Le préfet et le maire rappellent que le plan Vigipirate est au niveau urgence attentat et que les initiatives unilatérales peuvent engendrer des conséquences graves.
« Les forces de l’ordre (polices municipale et nationale), les militaires de sentinelle, mais également les sapeurs-pompiers du SDMIS étaient particulièrement mobilisés pour assurer la sécurité des personnes d’une part autour des manifestations annoncées, d’autre part en veillant à l’absence de poches de rassemblements » rappelle la préfecture.
Conjointement, le Préfet de Région Auvergne Rhône-Alpes, Pascal Mailhos et le Maire de Lyon, Grégory Doucet, ont décidé de saisir la
justice, afin de faire toute la lumière sur cette « action furtive et coordonnée, non déclarée en Préfecture et créant un trouble majeur à l’ordre public ».
Reste à savoir qui sont les organisateurs de ce feu d’artifice sauvage non déclaré. La vidéo a été largement relayée par des supporters de l’Olympique Lyonnais.
Il y a un an, un groupe de supporters avait déjà embrasé de fumigènes rouges plusieurs ponts sur la Saône.
En tous cas, le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour «mise en danger de la personne» et «infractions à la règlementation sur les artifices de divertissement» lors de la soirée du 8 décembre.
Ecouter aussi : 8 décembre : des lumignons pour les soignants
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