Après cinq mois de travaux collectifs, la Convention Métropolitaine pour le Climat a émis son avis citoyen pour adapter la métropole de Lyon face au changement climatique.
Pour 2100, les spécialistes prévoient des périodes de canicule qui pourraient durer trois mois et des températures de 46 ° en été à Lyon. « L’enjeu est là, il faut se projeter pour continuer d’avoir une métropole habitable » prévient le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard. En préambule de la présentation de l’avis citoyen….
C’est dans cette optique que la Convention Métropolitaine pour le Climat a été lancée en septembre dernier…
105 personnes habitant la Métropole ont participé : 60 femmes, 44 hommes et une personne non binaire, âgées de 16 à 84 ans. Avec une composition représentative du territoire… Commerçants, artisans, employés, retraités, ou personnes sans activité professionnelle.
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Bernard, 70 ans, retraité, est l’un des 6 porte-paroles. Il se souvient de débats parfois tendus entre personnes issues de milieux socioprofessionnels différents, mais ne retient aujourd’hui que le bonheur d’avoir participé et quelques mesures retenues à l’issue de cette démarche unique.
Eviter le blackout…
« Dans les lieux de vie, on dit qu’il faut que partout, on puisse avoir à proximité de chez soi un lieu de fraîcheur. Un lieu où le public peut aller et se retrouver… D’ailleurs, ça créerait un lien social. Et puis, il y a eu autres chose : les activités. On a bien conscience qu’on sera obligé de réduire les activités. On ne peut pas faire du sport en plein jour. Mais il fait faire en sorte qu’on ne se retrouve pas en blackout complet comme ce fut le cas pendant le Covid. Et c’est un peu ce qu’on voit quand il y a une période de canicule. Donc, maintenir quand même ce lien social en maintenant des activités malgré la chaleur. Un minimum de services publics« .
Cinq sessions de travail se sont déroulées. Des rencontres avec des experts, des scientifiques ou encore des acteurs locaux. Pour, au final, un avis citoyen détaillé regroupant neuf grandes priorités Comme par exemple, la nécessité dec communiquer et transmettre une culture de la chaleur. Renforcer le lien social pour se protéger les uns les autres, un confort d’été pour tous les logements… Ou des espaces publics donnant la priorité au végétal et à l’eau.
Maxime est lui aussi porte-parole de la convention. « Le budget, ça ça a été un vrai sujet. On en a beaucoup parlé. Il est vrai que quand on parle rénovation énergétique, quand on parle adaptation des bâtiments, il y a une question de budget. Sauf qu’on a vu qu’il y avait plein de leviers possibles qui ne nécessitaient pas de budget. L’adaptation des horaires, c’est un levier qui ne nécessite pas de budget ».
Des leviers d’actions qui ne nécessitent pas forcément de gros budgets…
« Dans la continuité des services publics, on parlait de prioriser certains services publics indispensables par rapport à des services publics non indispensables. Donc ça c’est pareil, c’est quelque chose qui ne nécessite pas de budget. On transfère des compétences et des forces d’un service à un autre pour prioriser, par exemple, la santé en temps de forte chaleur. Donc voilà, il y a quand même des leviers disponibles qui ne nécessitent pas de budget. Malgré tout, il y a besoin de budget. Et là, il va falloir prioriser l’avenir, c’est certain » commente Maxime.
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Plus qu’un catalogue d’idées ou de mesures, l’avis rendu vise surtout à établir une stratégie pour les 20 ou 30 prochaines années. Laurence Boffet est vice-présidente de la Métropole de Lyon, déléguée à la politique de concertation et à la participation citoyenne. « On ne leur demandait pas d’avoir effectivement LA bonne idée que personne n’avait jamais eue. Par contre, conforter les chemins qu’ils voient eux pour s’adapter. Jusqu’où ils sont prêts à évoluer dans les modes de vie ou les modes de travailler, ça c’était intéressant. Et on voit que ça fait débat »
Le degré de changement face à la chaleur ne fait pas consensus
« Et il n’y a pas forcément toujours consensus sur ce degré-là de changement. qu’il faut avoir. Certains vont très loin, et il y a quelques bonnes idées. Y compris même remettre en cause les horaires sur lesquels on travaille, la manière qu’on a de travailler. Et d’autres sont beaucoup plus fermés au changement de ce qu’ils vivent aujourd’hui. C’est intéressant aussi de voir dans quel état nous sommes sur ces discussions-là » explique Laurence Boffet.
Les porte-paroles de cette Convention Métropolitaine pour le Climat rencontreront dans les prochains jours l’ensemble des groupes politiques de la Métropole de Lyon.
Surtout leurs avis vont nourrir le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET), véritable feuille de route de la Métropole en matière de transition climatique. Un Plan Climat qui doit être révisé cette année..
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