Antoine Durand, 32 ans, est un homme au sourire communicatif et à la détermination sans faille. Atteint de la myopathie de Duchenne, une maladie neuromusculaire évolutive, il se déplace en fauteuil roulant électrique. Si son quotidien est jalonné de défis liés à sa condition, Antoine a choisi de ne pas se laisser abattre. Il se bat pour l’amélioration de l’accessibilité dans les transports en commun, dénonçant avec vigueur les pannes d’ascenseurs.Le jeune homme participera samedi à un défilé inclusif : Every Bodies ». Antoine s’apprête aussi à parcourir 4000 km à travers l’Europe. Un périple qui le conduira à… Bucarest !
« L’ascenseur en panne, c’est ma liberté qui s’arrête, C’est comme s’il ny avait pas de métro… » confie Antoine Durand, avec une pointe d’amertume.
Son témoignage poignant met en lumière une réalité trop souvent ignorée. Les défaillances répétées des ascenseurs dans les transports en commun ne sont pas de simples désagréments. Mais de véritables obstacles à la vie quotidienne des personnes à mobilité réduite. Rendez-vous médicaux manqués, impossibilité de se rendre au travail ou de participer à des événements sociaux… Les conséquences sont multiples et lourdes.
Ecoutez le podcast
« Pour venir à votre micro (La Soieà, j’ai pris le tramway à Part-Dieu. J’aurais pu prendre le métro qui était plus rapide. Mais vec le métro, je ne sais pas si les ascenseurs auraient fonctionné tout le long de la ligne. Avec le tramway, il n’y a pas besoin d’ascenseur… »
Un combat pour améliorer l’accessibilité des transports
Depuis quelques années, Antoine Durand a constaté une hausse significative des pannes, que ce soit pour les ascenseurs ou les escalators. Il existe des transports individuels, type Optibus. Mais le dispositif a ses limites. « Il faut les réserver à l’avance. Pour un déplacement à la dernière minute c’est compliqué. Et souvent la priorité, c’est pour les transports professionnels ou médicaux. Pour tout ce qui est loisirs ou activités sociales, c’est moins prioritaire. Optibus, c’est trop limité par rapport à mes usages ».
Il faut dire qu’Antoine est boulimique d’activités diverses et variées. On peut le croiser très souvent au coworking, Le R, à Gerland. Il a crée son activité professionnelle autour du conseil via un blog : dépasser son handicap.
Ce samedi, Antoine Durand portera une nouvelle casquette, celle de… mannequin. Il participera au défilé de mode inclusif organisé en partenariat avec l’école ESMOD Lyon : Every Bodies.
Ecoutez aussi : Défilé « Every Bodies » : quand la mode dit oui à l’inclusion
Un défilé de mode pour mettre en lumière le handicap et la diversité des corps
Un événement qui mettra en lumière la beauté et la diversité des corps, au-delà des normes et des préjugés.
Pour Antoine, cette participation est une nouvelle façon de sensibiliser le public et de montrer que le handicap ne doit pas être un frein à la participation à la vie de la cité.

« Le concept c’est de créer un défilé de mode avec uniquement des personnes en situation de handicap. Que ce soit le handicap visible, le handicap mental, le handicap psychique ou bien sûr le handicap invisible. Chaque mannequin a travaillé avec un groupe de 3 ou 4 étudiants de l’école ESMOD Lyon. Pour eux, c’est à la fois une manière d’apprendre leur futur métier tout en ayant conscience qu’il y a beaucoup de diversité dans les corps,. Qu’il n’y a pas que les top models minces, grands… »
Ecoutez aussi : Loi handicap 2005 : « on est loin du compte, 20 ans après… »
4000 km à travers l’Europe…
Mais le défi le plus audacieux qu’Antoine s’apprête à relever se déroulera cet été. Il prévoit de parcourir près de 4000 kilomètres avec son fauteuil roulant électrique. Et avec l’aide de son équipe d’assistance, pour rallier Bucarest, en Roumanie. Un périple hors du commun qui vise à sensibiliser à l’importance de l’accessibilité au-delà des frontières françaises.
« »Je veux montrer que malgré les difficultés, il est possible de réaliser ses rêves et de porter un message fort en faveur de l’inclusion. »
Le combat d’Antoine Durand est un appel vibrant à l’inclusion et aussi, au respect de la dignité de chacun. Son engagement sans faille nous rappelle que l’accessibilité n’est pas un luxe, mais un droit fondamental. Samedi, sur le podium, il sera bien plus qu’un mannequin : il sera le symbole d’une lutte pour une société plus juste et plus humaine.
Ecoutez aussi : ESMOD Lyon : derniers réglages pour le défilé « Every Bodies »

0 commentaires