Si le projet Ostérode représente un gros chantier à Rillieux-la-Pape, juste à côté c’est un autre type de chantier qui vient d’être inauguré. La Halle du Réemploi Solidaire. Cette construction unique en France par son utilisation massive de matériaux de récupération laisse place à des services de transitions sociales et environnementales.
C’est sous l’antenne de l’ancien terrain militaire de Rillieux-la-Pape qu’est née la Halle du Réemploi Solidaire. Le lieu était classé comme délaissé urbain. Le groupe GEIM a profité de cette opportunité pour créer son propre bâtiment à l’image de son projet.
Si la Halle du Réemploi Solidaire permet d’aider les personnes en réinsertion, le chantier a lui aussi permis de faire travailler une équipe de 20 salariés en insertion. Encadrés par l’association REED et formés à de nombreux métiers du BTP.
Halle du Réemploi : un bâtiment écologique
Mais ce n’est pas la seule particularité… Le bâtiment se voulait aussi écologique que possible. Alors le groupe GEIM a choisi de réemployer un maximum de matériaux. Un pari que François Guillemard, chef de projet, a su réaliser. Il revient sur la structure de ce bâtiment.
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« L’objectif, c’était de construire avec 60% de matériaux de réemploi. Et d’être capable de construire avec des gens en insertion. Et donc c’est le premier projet en France, construit avec des gens en insertion, et 60% de matériaux de réemploi. La moyenne nationale, c’est plutôt 3 à 6%. Aujourd’hui, on est sur un bâtiment qui est sur-isolé, qui a un confort d’été et un confort d’hiver. En été, on ne dépasse pas les 24 degrés par la sur-isolation du bâtiment. Et en hiver, on est chauffé par une chaudière à bois qui brûle tous nos déchets de l’atelier de bois non traité. .. Dernière petite chose, on a récupéré des cuves de 40 000 litres d’eau, ce qui nous permet d’avoir une autonomie complète sur nos toilettes. Nos toilettes sont en eau de pluie, les douchettes et les robinets pour nettoyer le sol, pareil. »
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Un parcours de réinsertion dans les métiers de la transition écologique
Si le projet était estimé à 5,5 millions d’euros, il aura finalement coûté… 4,3 millions d’euros grâce à tous ces aménagements. Une économie que le groupe GEIM, porteur du projet, a investi dans les entreprises qui occupent les 3 000 m². Toutes sont présentes au sein de la Halle du Réemploi dans un même but . Proposer à 150 personnes par an de réaliser un parcours de réinsertion dans les métiers de la transition écologique à travers une dizaine de filières de métiers.

Christophe Diaz, directeur général du groupe GEIM, explique l’authenticité de ce projet : « Ce projet va permettre de créer de l’emploi. Les salariés sont chez nous pendant une période de deux ans. Ils apprennent des vrais métiers dans le domaine de la vélo-logistique, de l’ébénisterie, du textile, de la vente. Et en plus, on y ajoute des techniques concernant la seconde main. Mais initialement, ce sont des métiers comme les autres. Donc, ce projet va créer de l’emploi. Après deux ans ici chez nous, notre but est de réinsérer ces personnes dans des entreprises de droit commun. »
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Différents acteurs de la transition écologique
La Halle du Réemploi abrite une dizaine de services. On y trouve un point d’accès et des ressources sur les services à la personne. Un pôle emploi et solutions RH. Mais aussi des ateliers de réparation et d’upcycling grand public et un pôle de formation au métier de la transition.
D’autres acteurs comme la Recyclerie ou la boutique de seconde main ont trouvé refuge à la Halle du Réemploi Solidaire. Et le pôle environnement, lui, réunit plusieurs entreprises et joue un grand rôle dans l’économie circulaire du bâtiment, notamment avec sa ferme.
Samuel Hette, encadrant technique d’insertion chez REED, nous en dit un peu plus : « Le pôle environnement regroupe un atelier chantier d’insertion, avec une section espaces verts. Donc il va y avoir des personnes en insertion qui vont travailler pour l‘aménagement paysager, faire de la tonte…. Et de l’autre côté, toujours dans ce chantier d’insertion, il y a la ferme urbaine. Et là, moi, je suis encadrant technique sur cette ferme. J’encadre les personnes pour qu’elles se forment à produire des légumes, à entretenir un jardin. C’est un moyen de remettre les gens dans une dynamique de travail, de retrouver une routine, d’apprendre des savoir-faire, de pouvoir se former. Et derrière, de pouvoir envisager des stages dans ce milieu et de pouvoir gagner en compétences et trouver un travail. »
Le bâtiment est déjà en fonction pour les entreprises. Il ouvrira ses portes au grand public le 17 juillet prochain.
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