Le restaurant social de l’Armée du Salut, aux Charpennes, s’est refait une beauté. Et a augmenté sa capacité d’accueil. Mais les repas sont toujours gratuits et l’accueil, inconditionnel…
« Je suis Arménienne, j’habite ici à l’Armée du Salut depuis 2011. Je dors ici, je mange ici »…Leila connait bien le 131 avenus Thiers…C’est à la fois son adresse et son lieu de restauration. Ici, l’Armée du Salut sert quotidiennement et gratuitement 600 repas.
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Hélène Tilly est cheffe de service Insertion et Activité Economique. « Ici, on cuisine pour des résidents du centre d’hébergement et on cuisine également pour des personnes qui viennent de l’extérieur. Le midi, le soir, tous les jours de l’année. Vous vous présentez… Il y a une file d’attente qui est organisée car il y a un grand nombre de personnes qui ont besoin de manger au quotidien. C’est un accueil inconditionnel. C’est le principe de l’armée du salut ! ».
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Manger et se reconstruire socialement
Ce CHRS (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) est tout à la fois un lieu d’accueil pour les sans-abri qui ont besoin de manger et un lieu pour les aider à construire un chemin vers une solution pérenne. Une réinsertion notamment par le travail… Stéphane est d’origine camerounaise, il a 21 ans, il nous explique son parcours et son quotidien.

« Voilà deux mois que je travaille ici. Il y a une bonne ambiance. Avant ça, j’ai fait un CAP applicateur de revêtements en peinture. J’ai obtenu mon CAP. Et après ça, j’ai travaillé chez Paul Bocuse. Un contrat CDD. Après ça, j’ai travaillé chez Auchan, La Vie Claire et Leclerc. Après, j’ai fait 7-8. 8 mois sans emploi. Mon projet professionnel, c’est devenir chauffeur poids lourds. A l’Armée du Salut, ils m’ont expliqué qu’ils pouvaient m’accompagner dans ce projet. En même temps, je travaille et je suis rémunéré ».
24 postes de salariés en insertion sur des contrats de sept mois à deux ans permettent au restaurant de fonctionner 7j/7, 365 j/an, même le jour de Noel. Depuis la crise du COVID, il faut dire que le nombre de repas servis a doublé. 212 000 repas servis en 2024 contre 100 000 en 2019… C’est le seul endroit à Lyon où l’on peut être servi gratuitement et sans conditions.
Pour faire à cet afflux, l’Armée du Salut a aussi créé un foodtruck qui stationne place Bahadourian. Oussama prépare, chaque jour, 200 repas dans les cuisines du CHRS de l’avenue Thiers, puis direction la Guillotière.
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Un accueil plus chaleureux et plus apaisé…
Mais surtout, le restaurant de l’avenue Thiers est passé de 98 à 114 places assises, à l’occasion d’une réhabilitation complète du lieu. Résultat : des conditions de travail bien meilleures pour les salariés en insertion ou de droit commun. Et bien un accueil plus chaleureux et plus apaisé pour les personnes accueillies.
Nous avons rencontré Laurent Phénix, directeur adjoint de la Fondation Armée du Salut. « On est fiers que ce restaurant soit beau aujourd’hui. C’est aussi pour nous la question de la dignité. Avoir des conditions d’accueil qui ne sont pas au rabais parce que ce sont des personnes en difficultés. Donc c’est aussi une façon de considérer le public qu’on accueille. Les conditions d’accueil font que c’est moins bruyant. Les files d’attente sont apaisées. On a plutôt une expérience proche d’un restaurant d’entreprise« .

Le restaurant social de l’Armée du Salut est financé en grandes parties par l’Etat, la Métropole et la Ville de Lyon, la Région. Un financement public qui à la fois rassure et inquiète, à l’heure des coupes budgétaires. La Fondation Armée du Salut cherche donc à diversifier ses sources de financement en se tournant vers le privé et les entreprises en particulier…
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