Une alternative au climatiseur classique, les réseaux de froid. A Lyon, c’est l’eau de la nappe phréatique récupérée dans les parkings qui sert à refroidir certains batiments. Et pas des moindres…
Le système n’est pas nouveau… A Lyon, le premier date des années 70. Et depuis une dizaine d’années la Métropole de Lyon s’est réappropriée le sujet. De nouveaux réseaux de froid émergent un peu partout sur le territoire. Théophile Eliot et Paul Mars se sont introduits dans cette usine un peu particulière…. Ecoutez le podcast
À Lyon, sous les trottoirs, une autre forme de fraîcheur circule. La Métropole de Lyon dispose déjà de trois réseaux de froid souterrains totalisant 17 kilomètres de canalisations, répartis entre la Part-Dieu et Gerland.
Un système discret, mais ambitieux : produire du froid comme une climatisation classique, tout en consommant jusqu’à deux fois moins d’électricité et en réduisant la pollution.
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Produire du froid sans rejeter du chaud
“Une climatisation classique de type individuel produit du froid. Mais rejette de l’air chaud à l’extérieur. Ce qui contribue aux îlots de chaleur”, explique Gérald Campbell Robertson, directeur général des réseaux de chaud et de froid pour Dalkia. C’est l’entreprise qui exploite le réseau pour le compte de la Métropole de Lyon.
“Parfois, ces systèmes pompent dans la nappe phréatique de surface et la réchauffent. Nous, on utilise l’eau issue de la nappe profonde, déjà pompée dans les parkings. On valorise donc cette eau pour produire du froid.”
Concrètement, l’eau froide prélevée sous la Part-Dieu parcourt un kilomètre pour rejoindre la centrale, où elle refroidit les machines de production. Elle est ensuite réinjectée dans la nappe de surface, à une température plus basse, contribuant à la rafraîchir. Les installations produisent alors une eau glacée à 5 °C, envoyée en circuit fermé sur 14 kilomètres pour alimenter 750 000 m² de bureaux, hôpitaux et data centers.
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Une climatisation naturelle compliquée à mettre en oeuvre dans les logements
Pour l’instant, 96 % des bénéficiaires sont des bâtiments tertiaires. Les particuliers devront patienter : « Techniquement, c’est faisable, mais très cher. Nous cherchons des solutions simplifiées pour réduire les coûts. Peut-être pas climatiser tout un logement, mais au moins un point qui permet de tempérer l’appartement », précise Gérald Campbell Robertson.
Une extension aux logements neufs pourrait passer par une obligation légale. Comme c’est déjà le cas pour les réseaux de chaleur. Pour l’ancien, il faudrait aussi adapter les installations sans travaux lourds. Des pistes sont à l’étude et pourraient voir le jour « d’ici un an ou deux ».
Malgré ces limites le réseau devrait continuer a s’étendre. Deux nouvelles centrales sont prévues : l’une en 2026 à Oullins, l’autre en 2027, reliée au réseau de chaleur Saône-Yzeron, pour couvrir ainsi le 5e et le 9e arrondissement.
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