À l’ère du tout numérique, une fracture silencieuse mais profonde divise la société : celle de l’accès et de la maîtrise des outils digitaux. Face à ce défi majeur, l’association Passerelle, basée à Lyon, se positionne comme un acteur essentiel de l’inclusion numérique, œuvrant sans relâche pour que personne ne soit laissé pour compte.
Depuis près de vingt ans, Passerelle accompagne les habitants de la Métropole de Lyon, en particulier les plus fragiles, dans leurs démarches administratives et leur appropriation du numérique. L’association, dont la directrice est Michèle Poulenard, a bien compris que si le numérique est devenu indispensable, il n’est pas adapté à toutes les situations ni à tout le monde. C’est pourquoi elle propose des solutions concrètes pour combattre la « fragilité numérique« .
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Des ateliers informatiques et un accompagnement personnalisé
La mission de Passerelle s’articule autour de plusieurs axes. L’association offre un accompagnement personnalisé pour aider les personnes à réaliser leurs démarches administratives en ligne (CAF, RSA, etc.). Elle propose également des ateliers informatiques pour initier les seniors et les personnes éloignées du numérique aux usages de base, leur permettant ainsi de gagner en autonomie et de briser l’isolement.

« On vient en aide à toute personne via un camping-car connecté… Au plus près des habitants dans les quartiers prioritaires. Et on fait de l’accès au droit. On aide les personnes avec des assistantes sociales, des conseillères sociales. Et on va jusqu’au bout de la démarche. C’est-à-dire qu’on ne laisse personne sur le bord du chemin. On les accompagne dans la durée. Et on fait des bilans 360 des droits, autant publics que privés » explique Michèle Poulenard.
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Fracture numérique : des causes multiples
Santé, logement, emploi, retraite, maladies, accidents de la vie, décès… Toutes les thématiques sont prises en compte. « La fracture numérique, les causes sont multiples, variées. Souvent ce sont des gens qui ne voient plus d’humains. On les appelle les invisibles. 72% des gens que l’on voit ne sont suivis par aucune structure. Et c’est souvent des personnes âgées qui ont peur des institutions. C’est pas dans leur culture de demander de l’aide. Donc ils viennent nous voir parce qu’on n’est pas du social, on est en bas de chez eux » esplique Michèle Poulenard.

« Il y a aussi des familles monoparentales qui ont peur qu’on leur enlève leurs enfants s’ils vont voir une assistante sociale. Il y a des jeunes qui se sentent… pas trop concernés par les démarches administratives, mais malgré tout, il faut en faire. Tous ces publics-là sont sous les radars. Et ils ne recourent pas à leurs droits. Il y a quand même 30% des gens qui auraient droit à des aides sociales, qui ne les perçoivent pas. Il y a 40% des gens qui auraient droit à la minimum vieillesse, qui ne le perçoivent pas. Le chèque énergie n’est pas utilisés pour 25%… »
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» Santé, logement… On débloque de nombreuses aides »
Passerelle permet de résoudre des blocages liées à la fracture numérique. « Les gens souvent viennent nous voir pour un petit problème. Un courrier à expliquer, une simple démarche à faire, ou un courrier qu’ils ne comprennent pas… Parce que les courriers administratifs sont souvent très très complexes à comprendre. Et de fil en aiguille, on essaye d’y répondre. Après, on essaie de faire un bilan 360 dans tous les domaines, la santé, le logement, etc. Et on débloque beaucoup d’aides » s’enthousiasme Michèle Poulenard.
Le camping-car Passerelle s’installe au cœur des quartiers de la Métropole de Lyon pour offrir un accompagnement humain, gratuit, confidentiel et sans rendez-vous. Les principaux points de stationnement sont sur le site Passerelle..
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