Alors que de nombreux artisans ont décidé de quitter le centre-ville pour s’installer en périphérie, d’autres ont décidé d’y rester… et même d’en faire une force !
La menuiserie Durand est installée en presqu’ile depuis 1895 (l’année où les frères Lumière inventait le cinéma sur l’autre rive du Rhône). Cette entreprise est installée rue de Condé dans le 2ème arrondissement. A la fois, ses bureaux, ateliers, et zones de stockage. En périphérie immédiate de la ZTL (Zone à Trafic Limité)…une contrainte mais aussi une opportunité.
Un homme et une femme sont à la tête de la menuiserie Durand : Vanessa Chaffal et Raphael Desplace… C’est Raphael qui nous a ouvert les portes d’un lieu où l’on peut d’abord apprécier l’odeur du bois, avant de découvrir un savoir-faire unique.
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« Nous aujourd’hui on intervient surtout sur le bâti ancien, pour tout type d’ouvrage en bois essentiellement. Même si sur de la menuiserie extérieure on va faire aussi du PVC ou de l’aluminium. On travaille essentiellement du bois car on est 95% de notre temps dans le secteur préservé. Qui du coup a une obligation y compris sur les menuiseries extérieures de faire du bois en remplacement total. Tout type d’ouvrage, ça va aller de la menuiserie extérieure à la menuiserie intérieure, en passant par l’agencement. création de mobilier avec des matériaux plus modernes. Avec une association bois-métal même s’il le faut » explique Raphaël.
ZTL : une contrainte mais aussi une opportunité pour exercer son metier d’artisan plus librement
La Ville de Lyon et la Métropole de Lyon ont décidé de placer la Presqu’île sous le régime de la ZTL. Les voitures en transit ne peuvent plus circuler entre Terreaux et Bellecour. Seuls les ayant-droits peuvent circuler librement en voitures dans le périmètre. La rue de Condé située à Perrache n’est pas dans le périmètre. La menuiserie Durand peut, malgré tout, être affectée… Des bouchons sur les quais, des clients empêchés ou découragés de venir en centre-ville… Mais Raphaël Desplace voit surtout pour son entreprise une opportunité pour exercer son metier plus librement dans une ZTL apaisée.
« La ZTL, j’ai été très impliqué. J’étais mandataire de la commission pour la Fédération BTP Rhône. On a fait beaucoup de réunions avec la Métropole. C’est un projet qui a été assez bien pensé. C’est un projet qui est dans l’air du temps.. Toutes les métropoles y vont parce que c’est une nécessité écologique. Après, dans la mise en œuvre, la Métropole de Lyon a eu à cœur de n’oublier personne. J’ai très peur des dysfonctionnements. il y en aura forcément. J’espère qu’ils seront pris en compte et réglés suffisamment vite. Si on arrive à bien échanger, on va réussir à travailler. On nous l’a dit et répété, la volonté de la Métropole, ce n’est évidemment pas de nous empêcher de travailler » commente l’artisan de la rue de Condé.
Marguerite : le catalogue de solutions pour décarboner
Le dispositif « Marguerite » pour les artisans à Lyon est un programme européen visant à accompagner les artisans et commerçants à décarboner leur logistique et à réduire l’utilisation de leurs véhicules professionnels en centre-ville. Le programme encourage les artisans et commerçants qui utilisent leurs propres véhicules pour l’approvisionnement, la livraison ou l’évacuation des déchets, à diminuer leur dépendance à ce mode de transport.
Il propose de tester, souvent avec une aide financière, des solutions alternatives adaptées à chaque activité.
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Tester gratuitement pour choisir la meilleure solution de déplacement
« À Lyon, c’est à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, qui a le pilotage de ce projet. Donc le projet, c’est d’aider les entreprises artisanales à engager de la transition écologique. Alors comment ça se passe ? Nous, on a adhéré très vite au projet Marguerite. On a du coup des véhicules qui vont être suivis par des traceurs GPS pour analyser nos déplacements, nos pertes de temps. Après, la CMA a créé un catalogue de 20 solutions. Pour nous permettre de piocher dedans avec une subvention pour pouvoir les tester gratuitement sur une certaine durée. On pourra faire un retour d’expériences. Et l’idée c’est de faire en sorte que les entreprises qui ont testé des solutions, après la subvention, adhèrent à cette solution. On peut tester un vélo cargo pendant un mois et demi, gratuitement. Et après, payer en location longue durée et conserver le vélo-cargo » explique Raphaël Desplace.
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« Quand quelqu’un pousse la porte de notre bureau ou de notre atelier avec un problème de menuiserie, on doit être capable de lui apporter une solution« .
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