Faire le tour de France sans argent et avec une pancarte sur laquelle sont inscrits les mots : « je suis bipolaire, tu m’invites ». C’est le défi que s’est lancée Léa Vigier, 32 ans, bipolaire, avec pour objectif de sensibiliser à ce trouble parfois mal compris.
Lorsque Léa Vigier a appris qu’elle était bipolaire après 7 ans de diagnostic, elle s’est donnée pour mission de faire connaître ce trouble encore victime de nombreux tabous. Pour cela, elle donne des conférences, mais, elle donne aussi de sa personne à travers des aventures. Léa a notamment monté un sommet à 7000 mètres d’altitude. Elle est descendue à plus de 40 mètres de profondeur en apnée,
Et dernièrement, elle a fait un tour de France sans argent avec uniquement son sac à dos et une pancarte : “Je suis bipolaire, tu m’invites”. Avec pour objectif de partager des moments de vie avec les gens pour les sensibiliser.
Une aventure dont Léa Vigier explique les origines : “Moi j’aime beaucoup les challenges. Et j’aime beaucoup la rencontre de personnes au travers de challenges où je dois me débrouiller sans argent. Je me suis dit, bon, je suis bipolaire, j’aimerais essayer qu’on en parle davantage. J’aimerais essayer de casser un peu les tabous, les clichés autour de la bipolarité. Et du coup m’est venue l’idée de ce tour de France d’une bipolaire. « je suis bipolaire, tu m’invites.”
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Atteinte de troubles bipolaires, Léa a décidé de transformer son expérience personnelle en un puissant outil de sensibilisation. « Je me suis rendu compte que, en fait, la générosité, la solidarité française, elle est là”
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Comprendre pourquoi les gens ont cette perception de la bipolarité
Si avant de se lancer dans cette aventure, la jeune femme émettait quelques craintes, ces dernières ne se sont pas réalisées.
“J’ai été très bien accueillie. Bien sûr il y a des gens qui ont un peu mal réagi, c’est une minorité. En revanche moi, comment je vis les choses, ça a vachement changé. Au tout début, il y avait quelqu’un qui est venu me voir, il m’a dit « mais attends, ne garde pas ta pancarte, les bipolaires c’est des instables, personne n’en voudra dans sa voiture.. Et au début, vu que je suis bipolaire, je le prenais personnellement. Etn fait, progressivement, en parlant avec les gens, j’ai réussi à comprendre pourquoi eux, ils pouvaient avoir cette perception-là. Et en fait, ce n’est pas parce qu’ils étaient méchants ou quoi que ce soit. C’est juste parce que eux, visà-vis des médias, vis-à-vis des films de serial killers, etc, ils imaginaient qu’un malade mental, c’est quelqu’un qui est dangereux »
« Mais surtout j’ai rencontré tellement de Français qui, même s’ils avaient ce cliché-là, ils étaient ouverts à m’accueillir. A m’écouter, à comprendre. Je me suis rendue compte que, en fait, la générosité, la solidarité française, elle est là, elle est bien là, et pour la voir, il faut aller à la rencontre des gens.” conclut Léa Vigier.
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Combattre la stigmatisation autour de la santé mentale
L’initiative de Léa résonne particulièrement dans un contexte où la santé mentale est de plus en plus discutée publiquement. Mais où les actions concrètes pour combattre la stigmatisation restent essentielles. Les personnes atteintes de troubles bipolaires font face à des stéréotypes tenaces : instabilité, dangerosité, imprévisibilité. Ces préjugés conduisent souvent à l’isolement social, à la discrimination à l’emploi et à une difficulté accrue à accéder aux soins. En exposant sa propre vulnérabilité avec une telle force, Léa a réussi à briser ces barrières invisibles.
Le défi « Je suis bipolaire, tu m’invites ? » est un appel à faire preuve d’empathie et à tendre la main… Pari réussi avec Léa !
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