Les sites hospitaliers lyonnais en fin de vie n’ont parfois pas tout à fait dit leur dernier mot… Après l’hôpital Charial transformé en « Grandes Voisines », c’est au tour de clinique Emilie de Vialar dans le 3ème arrondissement, de devenir un tiers-lieu : le Pôle Bert.
Avant de voir se construire un nouveau quartier, les anciens bâtiments de la clinique Emilie de Vialar sont transformés en un véritable pôle d’activités sous la houlette de Lyon Métropole Habitat. Ce tiers lieu, le Pôle Bert, a été confié à un spécialiste du genre : Ma Friche Urbaine. Nous avons rencontré Nathalie Feltmann, codirigeante de Ma Friche Urbaine…
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« Ce n’est pas que du temporaire sur 2 ans. C’est aussi du transitoire. Et pourquoi transitoire ? Parce que les gens vont laisser une marque dans le quartier, auprès des habitants ici. Dans l’idée d’avoir peut-être une activité demain dans le quartier, sur le site peut-être, dans le projet pérenne. Et ce n’est pas qu’un lieu de travail, c’est déjà un lieu de travail agréable, un lieu de travail où on peut collaborer. Et aussi, un lieu où il y aura une programmation qui sera tournée vers les habitants et vers les acteurs du quartier« .
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Santé, solidarité et alimentation
Ce tiers-lieu est rapidement devenu un écosystème dynamique, réunissant sous un même toit un large éventail d’organisations et d’individus. Tous engagés pour le vivre ensemble… Les structures accueillies se répartissent autour de trois axes : la santé, la solidarité et l’alimentation. Et parmi les premiers occupants : la Fondation Dispensaire Général de Lyon.
Autrefois installé rue Sévigné près des berges, il a trouvé là une implantation provisoire en attendant une destination plus pérenne. Explication avec Julie Chef, directrice médico-sociale.

« On a un service de soins infirmiers à domicile pour les personnes en situation de handicap et personnes âgées. Sur le troisième et le septième arrondissement, on a une équipe de soins infirmiers spécialisés en précarité, qui est une équipe d' »aller vers ». Qui fait du coup du soin mobile auprès des personnes en situation de précarité sur toute la métropole. Et on a un pôle médical et gynécologique pour répondre aux besoins des femmes. Donc deux sages-femmes et un médecin, un gynécologue, obsétricien, échographie »…
Parmi les autres structures abritées au Pôle Bert, il y a Passerelle. Son objet : permettre, en particulier aux seniors, de faire face à la modernité administrative. Une entreprise du secteur de l‘ESS qui aide les haitants et habitantes des quartiers prioritaires pour l’acces aux droits, via un camping car qui sillonne ces quartiers. Nous avons rencontré Michele Poulenard, directrice de Passerelle. Elle nous a expliqué pourquoi avoir installé ses bureaux au Pôle Bert.
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Des ateliers de formation au numérique pour les seniors
« C’est un super réseau. Déjà on a vu des partenariats possibles avec différents acteurs. Par exemple il y a une structure avec des médecins. Ils sont venus nous voir l’autre fois, pour voir si on pouvait aider une dame à faire sa déclaration de grossesse sur Internet,.. Avec la Sécurité sociale, la CAF. Parce que c’est quelqu’un qui n’y arrivait pas. On fait des ateliers de formation au numérique pour les seniors. Ateliers financés par la CARSAT et par la Conférence des financeurs de la Métropole. Des ateliers qui regroupent 6-7 seniors. C’est tous les mardis pendant une heure et demi. Et on forme les seniors à aller faire les démarches administratives. La sécurité sociale sur internet,… S’initier aux smartphones ».
Au Pôle Bert, le Carrosse de Vincent ne passe pas inaperçu. Vincent Jacobzone propose divers services avec ses vélos triporteurs. Des visites guidées, du transport pour les PMR, des livraisons, voire même l’organisation d’événements…Vincent nous explique son implantation au Pôle Bert.
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Le Carrosse de Vincent en mode vélo-taxi
« J’ai fait le tour des lieux. J’ai découvert ce local avec les grilles, qui peut être sécurisé avec un cadenas qui est assez caché. C’est parfait pour faire entrer le vélo, puisque le vélo il fait 1m90. Dans un garage, typiquement en sous-sol ça ne passe pas. Je voulais éviter le sous-sol d’ailleurs, donc ça tombait à pic. Et puis, comment trouver un espace pas trop loin du centre à un prix correct ? Rue Paul Bert, on va tout droit, on arrive à la Part-Dieu, c’est idéal. En plus je connais toutes ces structures qui sont installées là. Elles sont plutôt axées médico-social… On peut avoir des liens, monter des projets ensemble. J’ai eu une personne une fois qui m’avait appelé du dispensaire pour une dame qui avait un besoin de déplacement sanitaire pour aller chez le médecin… »
Le Pôle Bert illustre la capacité à mobiliser le foncier vacant au service de la vie économique locale. Pour répondre aux besoins des habitants en valorisant les initiatives engagées du territoire. Et Lyon Métropole Habitat a déjà expérimenté l’urbanisme transitoire sur plusieurs sites.
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Lyon Métropole Habitat parie sur l’urbanisme transitoire
En particulier à la Duchère avec la DuchESS, qui fait comme son nom l’indique la part belle aux entreprises de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire). Le site de la Clinique Emilie de Vialar sera transformé pour devenir un programme immobilier en lien avec le promoteur Les Nouveaux Constructeurs. Logements libres et logements étudiants sociaux sont prévus tout en maintenant l’activité du cabinet d’imagerie médical, déjà implanté sur site.
Une démolition partielle sera engagée ainsi qu’une réhabilitation avec surélévation d’une partie du bâtiment. Enfin, une résidence neuve sera construite. Au total, plus de 150 nouveaux logements sont prévus..
Le Pôle Bert est situé 305 Rue Paul Bert, 69003 Lyon
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