Grande œuvre architecturale, Tissage urbain commence à tisser sa toile sur la place Bellecour. Ce qui devait être un projet mêlant art et écologie provoque beaucoup de mécontentement à Lyon. Les travaux ont à peine commencé et font déjà place à la discorde. Inès Krimi et Charlotte Epinat se sont rendues sur place.

Un projet qui fait jaser. Tissage urbain, œuvre d’art qui va investir la place Bellecour de Lyon, vient de commencer son installation. Si l’œuvre porte avant tout des ambitions écologiques et de bien-être pour les Lyonnais, elle ne fait pas l’unanimité. Notamment en raison de son budget élevé : 1,5 millions d’euros.

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Adjointe au Maire de Lyon déléguée à la Culture, Audrey Hénocque reste pourtant convaincue du choix de cette installation. « Je comprends que les habitants peuvent s’interroger. Quand on a la charge de sujets comme la commande publique, on voit bien que le coût de l’œuvre est tout à fait normal. Ce projet artistique, c’est un premier pas dans une réflexion globale sur comment sera la ville de demain. Comment sera Bellecour dans les années qui viennent ? L’objectif est de garder quand même une place ouverte qui permet l’accueil de grandes manifestations. Et en même temps de pouvoir l’adapter aux dérèglements climatiques. »

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Créé par l’artiste Romain Froquet ainsi que le cabinet Tristan Architecture et AIA Life Designer, Tissage Urbain s’inspire des Canuts, tisserands de soie lyonnais. Outre l’esthétique, son utilité première sera de rafraîchir la place Bellecour en créant de l’ombre grâce à des grandes toiles entrecroisées. Les arches seront aussi entourées de bancs, ce qui créera environ 250 assises sur la place.

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Une installation pensée écologiquement

Une installation pensée écologiquement, même à travers son processus de création. C’est ce qu’explique Tristan Israel, architecte ayant travaillé sur Tissage urbain. « Il y avait une volonté de travailler avec des acteurs locaux. De l’origine des toiles fabriquées juste à côté, à la Tour-du-Pin. Pour nous c’était important aussi de travailler avec le minimum de matière toxique. On est sur du bois brut ».

Mais cette œuvre ne met pas tout le monde d’accord. Le budget total de Tissage Urbain est pointé du doigt. Et notamment par le « collectif des défenseurs de Lyon ». Une dizaine de manifestants se sont mobilisés afin d’exprimer leur opposition à l’installation. Parmi eux, Françoise Verot et Monsieur Alain, tous les deux commerçants en Presqu’île. 

« Personne n’a voulu de cette chose-là, c’est affreux. Socialement, il y a des choses plus importantes à faire avec 1,5 millions d’euros. On ne reste jamais une demi-heure sur la place Bellecour, on ne fait que la traverser déjà. Et nous en tant que commerçants, on est en train de crever la bouche ouverte.

Un « manque de concertation » autour du projet Tissage Urbain à Bellecour

Les commerçants regrettent un manque de concertation. Mais que pensent les Lyonnais de cette œuvre qu’ils verront pendant 5 ans ? On vous a posé la question.

« Ça ne sert à rien parce que quand il fait du soleil et qu’il fait très chaud, je passe sous les arbres tout simplement et je mets 20 secondes de plus pour faire le tour de la place. » « Je trouve que ça peut être bien, ça fait de l’ombre pour l’été. Mais par contre niveau esthétique ça gâche un peu le fait que ce soit une grande place vide. » « Esthétiquement je ne trouve pas ça très joli. Pratiquement, je pense que serait mieux de mettre une énorme pelouse avec des arbres pour rafraîchir la ville. » « Je suis plus défenseur de la place Bellecour vide avec la statue et Fourvière en fonds. Après à voir ce que ça donnera, ce n’est que le début. »

Que le début en effet, il faudra attendre début juillet pour la livraison complète de Tissage urbain..

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