POES ou Mr POES nous a invité sur sa nacelle. En ce mois de juillet, pas de vacances pour le peintre muraliste. Avec Jo Ber, il a en charge la réalisation d’une oeuvre monumentale représentant l’épopée d’un héros mésopotamien : Gilgamesh
Né en 1983 dans la région parisienne à une époque où le hip-hop faisait ses premiers pas en France, Poes débute le graff en 1998. S’inspirant de ce qu’il découvre aux 4 coins de l’Europe, l’artiste se forge son propre style. Un univers coloré, onirique, surréaliste, drôle… Du petit format au mur peint…

Et c’est sur une réalisation XXL que Poes nous a invité pour parler de son art. Précisément à Vénissieux, rue Maurice Ravel, où le bailleur social Erilia a confié à Mr Poes et Jo Ber un mur pignon de 30 mètres de hauteur. Pour y raconter en peinture, la fascinante histoire de Gilgamesh, héros mésopotamien. Le premier récit de l’histoire de l’humanité, retrouvé sur une dizaine de tablettes en argile et retranscrit aujourd’hui en mode street-art…
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« Je suis né, j’ai grandi à la Défense, en région parisienne. J’ai découvert la peinture par une pratique assidue du graffiti, que j’ai commencé au lycée, et qui m’a amené à développer un style plutôt autodidacte, lié à une pratique au début du graffiti et après, de la peinture, avec un style, une recherche sur la peinture narrative. Donc avec des personnages, basés sur des histoires… » raconte Poes.
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Peinture inspirée de la Mésopotamie
Poes et Jo Ber ont déjà peint d’autres épisodes de l’épopée Gilgamesh, dans de nombreuses villes du monde.
« La Mésopotamie, c’est un sujet à tiroirs hyper passionnant. C’est le switch entre la préhistoire dont on connaît rien et dont on imagine tout. Jusqu’à l’histoire dont on a des traces tangibles, écrites. Et donc c’est le début de l’histoire, c’est hyper universel grâce à ça, et il y a vraiment plein de prismes et d’entrées vraiment passionnantes par la Mésopotamie » esplique Mr. Poes.
« Sinon, j’ai plein d’autres sources d’intérêt de pas mal d’époques différentes. J’adore aussi les enluminures médiévales. J’aime beaucoup le mouvement sécession viennois. Et des trucs un peu plus contemporains aussi de temps en temps. Mais c’est vrai que cette histoire mésopotamienne, c’est un pan vraiment méconnu de notre histoire à tous. Qu’on ne nous a pas du tout enseigné à l’école. Sur lequel il y a des informations un peu disparates, mais quand on regarde sur internet c’est assez dur d’avoir, en tout cas au début, de tomber, parce qu’il y a eu pas mal de trucs un peu farfelus… ».
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Déjà plusieurs fresques murales dédiées Gilgamesh dans le monde
Colombes, Toulouse, Amiens, Lille, Denain, Montauban, Lure en Haute-Saône, Rennes, Leicester en Angleterre, et maintenant Vénissieux… ont désormais ces grandes fresques colorées en point commun.
« Gilgamesh, c’est le 1er héros de l’histoire. L’histoire, en 2 mots, c’est le roi d’Uruk, la première cité-état de l’histoire connue. Du coup, ça se passe en Mésopotamie. A l’époque c’est la civilisation des Sumériens. Et le roi d’Uruk, Gilgamesh, est un tyran. C »est vraiment un sale type. Et c’est en fait le propos de ce mur là. Il exerce son pouvoir de mille et une façons qui sont décrites avec suffisamment de détails. Détails qui sont absolument impossibles à peindre aux Minguettes et même dans l’espace public en règle générale. Alors là il y a une grande procession avec plein de gens qui lui amènent des cadeaux » raconte Poes.
« On est plus sur le thème de la taxe et de l’imposition forcée pour le roi… On est quand même devant le premier anti-héros de l’histoire, A l’époque c’était un best-seller pendant des millénaires, tout le monde connaissait cette histoire, au Moyen-Orient, de -3000 à l’an 0 en gros. Nous on avait perdu cette histoire… »
Pour mieux ancrer leur œuvre dans le quartier, les deux artistes se sont rendus au collège Paul-Éluard, tout proche, pour parler de leur travail. Ecoliers et collégiens pourront découvrir dès septembre la fresque de Poes et Jo Ber… et l’histoire de Gilgamesh…
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