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Jules Weitz : la mémoire industrielle de Gerland

Le bâtiment Jules Weitz est l’un des derniers vestiges de l’ère industrielle à Gerland. Aujourd’hui, c’est un immeuble de bureaux très chic tout en conservant son style indus.

A Gerland, dans la ZAC des Girondins, personne n’aurait parié, il y a quelques années, sur l’avenir du bâtiment Jules Weitz.

Construit à la fin du 19ème siècle, cette usine qui fabriquait à Lyon du matériel de levage, a été pratiquement complètement détruite ces dernières années.

Reste une halle de constructions de grues, qui devrait être réhabilité et un vieil immeuble industriel occupé ces dernières années par un cabinet d’expertise comptable et deux radios. C’est dans ce bâtiment qu’est née Lyon Demain.

Jules Weitz : un bâtiment au sort incertain jusqu’en 2015

Voué à être démoli, le bâtiment attire pourtant beaucoup de curieux lors des Journées Européennes du Patrimoine de 2015 à 2017.

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Les urbanistes font le constat de cet intérêt patrimonial et revoient leur copie. Ils décident de maintenir cet immeuble en lui cherchant une nouvelle destination.

Françoise Raynaud, architecte à Paris, prend le dossier en main à la demande du nouveau propriétaire.

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Résultat : un immeuble de bureaux qui détone au milieu de ce nouveau quartier accueillant tout à la fois des logements, des bureaux et bientôt… EM Lyon !

C’est cette mixité et l’histoire du bâtiment qui ont poussé Sophie Lazard à s’en porter acquéreur.

Un coup de coeur à la fois personnel et professionnel qu’elle nous raconte dans ce podcast.

Sophie Lazard

« Donner envie de revenir au bureau » Sophie Lazard

Sophie Lazard dirige Glowbl, qui crée pour les entreprises des bureaux virtuels sur mesure.

Les espaces répartis sur 4 niveaux dans le bâtiment Weitz doivent permettre de réunir les équipes pour des moments de collaboration en présentiel.

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« Pouvoir bénéficier d’un lieu exceptionnel et non dans une tour impersonnelle… Nous avons travailler pour que les locataires puissent avoir un lieu de travail à la fois luxueux, agréable et tourné vers la ville » explique Sophie Lazard.

« Les niveaux supérieurs permettent d’avoir une vue sur la ville, la colline de Fourvière, et sur l’histoire du quartier avec le nouvel impact insufflé par les municipalités successives. »

Nouveau quartier, nouvelle place

Cette réhabilitation s’inscrit dans le cadre de l’aménagement du quartier des Girondins. Avec, à la clé, une nouvelle adresse : 1, place Vaclav Havel… du nom de l’ancien président tchèque, artisan de la Révolution de Velours. Le dramaturge n’a jamais reçu ni le prix Nobel de littérature, ni celui de la paix. Mais il a acquis la célébrité en faisant tomber le régime communiste au pouvoir à Prague en réclamant le respect des droits de l’homme. 

L’immeuble Weitz est donc parti pour rester encore longtemps, à sa nouvelle adresse, dans ce quartier des Girondins.

En savoir plus sur : LOCI ANIMA GLOWBL

La page FaceBook consacrée à : Bâtiment Jules Weitz

Ecoutez aussi : Gerland : du quartier dortoir à la ville du quart-d’heure…

Les Weitz : une famille qui a marqué l’histoire industrielle de Lyon

En 1890, l’industriel alsacien Jules Weitz installe son entreprise de construction d’engins de levage rue des Culattes à Gerland, « derrière les voûtes » comme on dit à Lyon.

L’activité est prospère. Weitz, après la mort de son fondateur en 1910, est reprise par ses fils, puis devient Richier, Potain et aujourd’hui Manitovoc France, dont le siège est à Dardilly. En clair un fleuron de l’industrie…

Le Parc Weitz verra la construction des premières grues à tours (aujourd’hui utilisées sur la plupart des chantiers de BTP à travers le monde). Jusqu’à 500 ouvriers travaillent sur le site.

Années 80 : l’industrie quitte le centre-ville

Au début des années 80, les grues quittent le centre-ville pour rejoindre des sites comme Charlieu, La Clayette ou Écully.

Le parc à fer de Gerland, 14 rue Crépet, devient parc d’affaires et est revendu à une vingtaine d’entreprises.

Les locaux en sheds abritent par ici une entreprise de peinture, par là un atelier de découpe des Boucheries André, ou encore une quincaillerie, un garage, une entreprise de ramonage, un cabinet d’expertise-comptable, une radio … ateliers et bureaux cohabitent sur cet ancien site industriel.

La création de la ZAC des Girondins conduira à la démolition de l’usine. Seuls seront conservés le bâtiment Weitz et une ancienne halle construite en… 1832, soit bien avant l’arrivée de la famille Weitz. Sans doute la première usine investie par l’industriel à la fin du siècle.

https://www.lyondemain.fr/wp-content/uploads/2022/11/BATIMENT-JULES-WEITZ-ETE-2024.mp3
Weitz : mémoire industrielle de Gerland
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