Perfao : nom de code d’une opération inédite qui va être menée au sud de Lyon. Une première étude de bio-imprégnation autour d’un foyer de pollution aux PFAS. Et pas des moindres : celui au sud de Lyon, dans la vallée de la chimie.
Depuis la révélation du scandale de la contamination aux PFAS, l’inquietude monte dans la population. La Métropole de Lyon est partie prenante du projet PERFAO. Tout comme l’Agence régionale de santé qui abonde à hauteur de 200 000 euros.
L’étude portera sur un panel de 300 personnes. Elles seront réparties en deux zones : l’une autour de Pierre-Bénite, la seconde autour de Givors-Grigny. Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole de Lyon, en charge des questions d’environnement, nous explique pourquoi.
Ecoutez aussi : Le Secours Populaire se mobilise pour les étudiants

Deux secteurs géographiques testés
« On a sur le territoire de la métropole des populations qui sont impactées très différemment selon si elles sont autour de la plateforme industrielle de Pierre Bénite. Là, ça va plutôt être les PFAS dans l’environnement, dans l’air, dans les sols, dans les fruits et légumes qui sont consommés par les habitants. Et une autre partie de la population, c’est Givors, Grigny, Solaize. Ce sont les gens qui boivent l’eau captée à Ternay. Eau qui est chargée en PFAS. Un petit peu moins maintenant puisque des filtres à charbon ont été installés. Mais pendant des années, les gens ont bu cette eau-là. Donc deux modes de contamination différents. Mais à côté de ça, on sait qu’on a 1000 façons d’être contaminé au PFAS. Par les ustensiles de cuisine, par les vêtements, par les cosmétiques, etc. Donc on est vraiment dans une étude qui est très très complète ».
Ecoutez le podcast
C’est un institut de sondage qui sera chargé de constituer le panel des personnes soumises à l’étude PERFAO. Objectif du projet : mesurer la présence de PFAS (polluants éternels) dans l’organisme, mais aussi évaluer de potentiels impacts sur la santé.
Nous avons rencontré Philippe Chamaret, directeur de l’Intitut Eco-Citoyen de Fos sur Mer, en charge de cette étude. « On va rechercher la teneur des PFAS dans le sang. Et on va aussi poser des questions pour avoir ce qu’on appelle un profil d’exposition. On va chercher à savoir ce qu’ils consomment, ce qu’ils boivent, Ce qu’ils font dans le cadre récréatif ou bien même professionnel. On va croiser la teneur en PFAS avec leur profil d’exposition pour déterminer les voies d’exposition, les voies de transfert des polluants jusqu’à eux ».
Ecoutez aussi : La Colline : un nouveau refuge pour les mères isolées avec enfants
Prises de sang et questionnaires
L’objectif final est de trouver les moyens pour casser cette trasmission des milieux naturels vers le corps humain. Mais les participants seront aussi informés de leur niveau de contamination personnel.
« Les participants vont savoir comment ils sont atteints dans leur organisme. On va analyser 32 PFAS qui sont représentatifs eux-mêmes de plusieurs centaines de PFAS. Donc en fait, ils vont avoir ce profil de contamination, ou pas… d’ailleurs, par chance s’ils ne sont pas contaminés. Mais ils sauront exactement… Enfin, ils sauront également d’où ça vient potentiellement parce qu’ils auront été interrogés. Et donc ils auront donné des informations sur leur vie, sur leur usage de l’environnement, Ils auront des bio indicateurs pour aller éventuellement faire un parcours médical. L’étude PERFAO a quelque chose d’un peu préventif dans le sens où on va peut-être identifier des gens qui devront aller voir s’il n’y a pas de problème. Ou s’il y a quelque chose de préventif à faire » explique Philippe Chamaret.
Ecoutez aussi : Un explorateur veut cartographier les PFAS dans le fleuve Rhône

0 commentaires